Vivre sa grossesse sans tabac
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TABAGISME ET GROSSESSE: LA VERITÉ



On peut tout lire et entendre concernant le tabac durant la grossesse. Les conseils d'amies, des membres de la famille et de « copines internautes » sont souvent bons mais, il faut savoir prendre le recul nécessaire à l'information que l'on te donne. Si tu souhaites avoir l'avis d'un professionnel, recherche un spécialiste.

"Fausse idée Numéro 1: Fumer n'aurait aucune incidence sur la fertilité" faux, pourquoi?

Réponse: Certes, fumer ne rend pas stérile. En revanche, certaines fumeuses peuvent mettre plus de temps à tomber enceinte. D'après la conférence de consensus Grossesse et Tabac 2004, le tabagisme actif est associé à un retard à la conception. Diverses études démontrent que le délai de conception est supérieur chez les fumeuses.

Concernant la procréation médicalement assistée, le tabagisme engendre une diminution du recueil d'ovocytes. Une étude de Klonoff-Cohen menée sur des couples ayant eu recours à une FIV démontre que le tabagisme du couple et de la femme (sur une période d'au moins 5 ans) a diminué leur chance de grossesse et d'aboutissement de grossesse.

Une femme qui fume plus de 10 cigarettes par jour n'a pratiquement aucune chance de pouvoir donner naissance à un enfant dans une démarche de Fécondation In Vitro.

Enfin, fumer avance l'âge de la ménopause d'environ deux ans en moyenne. Ce phénomène est d'autant plus accentué que le nombre de cigarettes et la durée du tabagisme sont importants.

 

"Fausse idée Numéro 2: Tomber enceinte serait un évènement suffisant pour déclencher l'arrêt" faux, pourquoi?

Réponse: Trop de futures mamans sous-évaluent leur addiction au tabac. 36% des femmes fument avant leur grossesse. Cependant, nous ne sommes pas toutes égales devant la dépendance et 22% des futures mamans continuent de fumer tout au long de leur grossesse avec les risques que cela comporte pour leur santé, pour le déroulement de la grossesse et pour le bien-être du bébé.

Dans la dépendance au tabac, il y a des facteurs d'ordre physique (l'effet de manque lorsque l'organisme n'a pas eu sa nicotine dans le corps), psychologique (le tabac est associé à l'idée de plaisir, d'outil pour gérer stress, anxiété, ou émotions) et environnemental (la consommation de tabac est liée à certaines circonstances ou à des personnes, voire à des lieux).

Le fait d'arrêter de fumer n'est pas seulement une question de volonté, il faut être motivé. Cette motivation peut certes être renforcée par le fait d’être enceinte ; mais parfois cela ne suffit pas. Il est bien évidement possible de s'arrêter de fumer sans aide, mais ce n'est pas une expérience faisable pour tout le monde.

On comprend qu'arrêter de fumer n'est pas aussi facile et qu'il vaut mieux commencer son sevrage tabagique avant d'être enceinte lorsqu'on le peut.

 

"Fausse idée Numéro 3: Il serait préférable de diminuer sa consommation plutôt que d'arrêter car le stress serait très mauvais pour bébé" faux, pourquoi?

Réponse: La fausse vérité par excellence ! Elle est basée sur une opinion encore répandue qui voudrait qu'en dessous de 5 cigarettes par jour les substances toxiques du tabac n'agissent pas sur le bébé. Réduire sa consommation de tabac est une action positive lorsqu'elle fait partie d'une démarche d'arrêt. Mais elle ne peut servir de justification pour ne pas faire un véritable effort : l'éventuel stress engendré par le sevrage tabagique ne pourra jamais être plus dangereux que la consommation de tabac durant la grossesse.

« J'aime mon petit bout mais ma Gygy m'a dit que le stress intense avait des effets plus nocifs qu'une cigarette.. » Naturellement cet argument n'a aucun sens. Même en fumant seulement quelques cigarettes par jour (qui seront fumées bien plus intensément), tu continueras de réduire l'apport en oxygène de ton bébé et tu pollueras son environnement in utéro. Et cela, la majorité des professionnels de santé sont prêts à te le confirmer. Ils sont généralement disponibles pour te proposer des aides adaptées : consulte toujours un spécialiste.

 

"Fausse idée Numéro 4: Fumer pendant la grossesse n'est pas si grave, je connais plein d'enfants dont les mères fumaient et qui sont en parfaite santé" faux, pourquoi?

Réponse: On connaît toutes des exemples de ce type. La maman fumait énormément et pourtant, elle a des enfants en parfaite santé, même moins malades que certains dont la maman ne fumait pas. Mais ces cas ne font pas la règle. Certes, tous les enfants nés de mamans fumeuses ne vont présenter des complications graves (malformation, cancer ou troubles psychologiques), mais la réalité issue d'années d'études est qu'il y a un risque, un risque bien trop grand pour être couru. Il faut d'ailleurs suivre l'évolution de ces enfants sur 30 ou 40 ans avant de pouvoir affirmer qu'ils ne présentent aucune conséquence du tabagisme maternel. Et comprendre qu'un bébé qui décède in utéro ou par mort subite du nourrisson, ça n'arrive pas qu'aux autres…

Pendant la grossesse, les risques du tabagisme sur l'embryon et le fœtus sont en relation directe avec l'inhalation par la mère des substances toxiques contenues dans la fumée de la cigarette, soit parce qu'elle est fumeuse, soit parce qu'elle est exposée au tabagisme passif. Le monoxyde de carbone présent dans la fumée, se fixe sur l'hémoglobine de la maman avec en conséquence, une diminution notable de l'oxygénation de l'embryon et du fœtus. Les accouchements prématurés liés à cette diminution de l'oxygénation peuvent être responsables de troubles mentaux et de retards de croissance

Fumer pendant la grossesse expose donc l'enfant à un risque de retard de croissance intra utérin(RCIU) (en moyenne 5% des fœtus en France). Une étude, parmi beaucoup d'autres, menée dans la région Nord Pas de Calais, révèle que le RCIU touche en moyenne 9% des nouveau-nés mais 16% lorsque la maman fumait de 1 à 9 cigarettes par jour et 27% lorsque la mère fumait plus de 10 cigarettes par jour !

Les enfants exposés in utero ont également un risque supérieur de survenue de perturbations dans le fonctionnement de l'appareil respiratoire (diminution des fonctions respiratoires, hyperactivité bronchique, augmentation des maladies respiratoires dans l'enfance : bronchite, bronchiolite, pneumonie, otite moyenne). Ce risque est multiplié si les deux parents fument.

 

"Fausse idée Numéro 5: Les patchs seraient interdits quand on est enceinte" faux, pourquoi?

Réponse: Les substituts nicotiniques ne sont pas interdits durant la grossesse et sont au contraire recommandés si la femme enceinte éprouve des difficultés à arrêter avec d'autres méthodes.

En fait, le taux de nicotine dans le sang (nicotinémie) serait 2 à 3 fois moins élevé lorsque la femme prend un traitement de substitution nicotinique (TNS) sous n'importe quelle forme (patch, gommes, pastilles…) que la nicotinémie liée au tabagisme. S'aider à arrêter de fumer en faisant usage des TSN permet également de ne pas consommer les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette.

Ce dont il faut se souvenir, c'est qu'il n'y a pas que les TSN qui permettent aux fumeuses de s'arrêter ; les thérapies comportementales offrent aussi une aide précieuse et non médicamentée.